Les Français conduisent moins vite, limitent leur consommation d'alcool mais se prennent toujours pour des as du volant : 85 % des personnes interrogées (1) par la Prévention routière se jugent «bons», voire «très bons conducteurs» et 70 % s'exonèrent de toute responsabilité en cas d'accident. Leur comportement a pourtant changé depuis que le gouvernement a fait de la lutte contre l'insécurité routière l'une de ses priorités.

Cinq ans après une première édition du «baromètre des chauffards», la nouvelle livraison publiée hier montre d'abord qu'ils ont levé le pied : 68 % des conducteurs assurent avoir baissé leur vitesse sur autoroute et près de 60 % sur les autres réseaux. Conséquence directe des radars qui ont fleuri le long des chaussées ? Certainement, puisque trois conducteurs sur quatre sont convaincus de leurs vertus dissuasives. Tout en considérant que les radars servent plus à «faire de l'argent qu'à assurer la sécurité réelle» (61 %), que «la majorité paie pour quelques chauffards» (57 %) et qu'ils sont placés «au mauvais endroit» (54 %). Pour éviter de se faire pincer, une large majorité (62 %) serait toutefois favorable au bridage des moteurs.

Boire ou conduire, là aussi la majorité a basculé. Ils n'étaient que 45 % à ne pas boire du tout quand ils prenaient la route il y a cinq ans, ils sont désormais 59 %. Pour les autres, neuf conducteurs sur dix prétendent ne pas dépasser le seuil légal de 0,5 g/l, même s'il faut se contenter de les croire sur parole puisque 85