Berlin de notre correspondante

«C'est une honte. L'enterrement et le discount, c'est totalement antinomique. L'enterrement c'est une chose sérieuse. Ce sont des gens, pas des paquets de lessive.» Rolf-Peter Lange, président de la Fédération des pompes funèbres allemandes, est ulcéré par la publicité faite autour du discount funéraire.

Au coeur de cette polémique : Hartmut Woite, patron de Berolina Sarg Discount, une entreprise de pompes funèbres berlinoise qui emploie 20 personnes. Sa devise : «Enterrer pour moins cher, ce n'est pas forcément moins bien.» Il fait des enterrements pour 888 euros tout compris, alors qu'à Berlin la plus simple des inhumations coûte le double. Mais Hartmut Woite a trouvé une bonne idée pour casser les prix : délocaliser les obsèques en République tchèque.

Touristes de la mort. Situé à 30 kilomètres de la frontière allemande, le village de Hrusovany dispose d'un crématorium où les incinérations sont facturées 155 euros au lieu de 270 euros à Berlin. «J'ai choisi cet endroit pour le prix, mais aussi parce qu'il est impeccable et propre. On ne voit même pas les cheminées de l'extérieur, souligne le sexagénaire qui voulait au départ être designer industriel. Je ne veux pas qu'on me reproche de maltraiter les morts.» Dans la plupart des cas, les familles ne demandent pas de sépulture sur place. Chaque mois, Berolina Sarg Discount transporte en moyenne 60 cercueils à Hrusovany et rapporte à Berlin les urnes contenant les cendres. Ces cortèges ne sont qua