Un petit monsieur bien mis s'arrête devant le stand. «Vous avez besoin d'une femme de ménage ?» «Non, c'est pour ma mère.» «Ah, si elle a plus de soixante-dix ans, je suis désolé, mais nous n'avons pas l'agrément.» Le fils modèle rend la brochure «Avec Shiva, prenez le ménage côté zen», et s'en va porter ailleurs sa déception. Arrive un couple de jeunes banlieusards se tenant par la taille. Beaucoup plus dans la cible de Shiva, PME ménagère qui, par la bouche de son patron, annonce 1 500 clients avec «une moyenne d'âge de 33 ans et beaucoup de jeunes qui prennent leur premier appartement et considèrent que la femme de ménage fait partie des charges locatives». Ils auront par conséquent droit au quiz Shiva «à gagner : un grand nettoyage de printemps» et découvriront enfin s'ils sont «ménago-compulsifs» ou plutôt «ménagophobes», avant de s'en retourner potasser les avantages de l'aide-ménagère à domicile «à partir de 8 euros de l'heure après déduction fiscale de 50 %». En face, une dame se renseigne sur les tarifs d'une infirmière à domicile. «Cette année au moins, les gens se préoccupent de leurs parents en avance», glisse la directrice de domAliance, une boîte qui propose tout une gamme de services aux particuliers.
Avec ses rues en moquette dessinées de pavés et ses stands en fausses briques peintes, le Village des services à la personne était censé attirer une foule de consommateurs. Des cadres harassés de travail et qui ne veulent plus se déplacer pour leurs loisirs, d