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Libération

Fauteuils et rollers à pousse-pousse

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publié le 18 mai 2004 à 0h40

A chaque randonnée, Alexandra parcourt une vingtaine de kilomètres avec son fauteuil électrique. Dans une descente, deux personnes en rollers sont accrochées à elle. «Mon rôle c'est de ralentir les rollers dans les descentes. Le problème, c'est que dans les lignes droites je me fais semer par les fauteuils manuels.» Ceux-là sont poussés par des rollers. Ce cortège surréaliste parcourt les rues de Paris grâce à l'association Mobile en ville, mêlant dans une même randonnée handicapés et agiles patineurs. A leur passage, certains badauds applaudissent, d'autres marmonnent contre ces pousse-pousse d'un genre nouveau. Le parcours est étudié de façon à ne jamais rencontrer de marches hautes, hantise commune des rollers et des fauteuils.

Cris de joie. Ce dimanche, ils sont une trentaine, de 15 à 60 ans. Six sont en fauteuil. Patrice, à rollers, est responsable de l'association : «Ce sont des habitués. La seule condition pour participer est d'avoir un fauteuil solide capable de rouler tout un après-midi.» Virginie, 28 ans, vient de Reims avec son fauteuil : «Là-bas, c'est tout petit, je connais tout. Je préfère me balader dans Paris.» Le cortège passe devant la pyramide du Louvre. Patrice motive ses troupes : «Allez, allez, on n'a jamais eu d'accident, on continue !» Ça crie de joie dans les tunnels. Sous le pont Marie, première pause. Deux patineurs se télescopent et s'écroulent. Tout le monde se précipite pour porter secours. Les accidentés ne font pas partie de la randonnée.

Benoît