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Libération

Les Nordistes ultrasensibilisés au soleil

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publié le 21 mai 2004 à 0h42

Lille, correspondance.

«Dans le Nord, le soleil brûle aussi.» Ce n'est pas un slogan pour attirer le touriste à Malo-les-Bains. C'est une mise en garde du conseil général du Nord, à l'intention de ses habitants, dont le teint blafard crame aux premiers rayons, au risque du cancer de la peau, le mélanome. Pourquoi le Nord ? Ici, le soleil est rare. Quand il est là, c'est l'euphorie, on lézarde en terrasse, on s'effeuille, on fonce à Bray-Dunes. Le plus souvent sans se protéger. Convaincu qu'en mai, Malo-les-Bains, ce n'est pas Cannes. Et que quelques UV, c'est toujours ça de pris, vu qu'il pourrait pleuvoir demain, ou dans une heure. Oui, mais voilà. Le Nordiste est plutôt flamand ou polonais, alors il ne bronze pas, il brûle. Plus on est blanc, plus le risque de mélanome est grand. En Norvège, quinze mélanomes pour 100 000 habitants ; en Italie, 3 ; en France, 10 ; au Queensland, en Australie, où les peaux sont claires et le soleil brûlant : 50.

Exposition brutale. Les gens du Nord sont-ils les champions de France du cancer de la peau ? On n'en sait rien, aucun registre n'a été établi. On se contente de constats : d'abord, partout dans le monde, le nombre de mélanomes augmente de 5 à 7 % par an. Ensuite, ce ne sont pas les expositions chroniques au soleil qui font le plus de mal, mais les brutales et intermittentes ; précisément les habitudes des Nordistes. «Cas typique, le mineur d'origine polonaise qui a passé ses journées au fond. Il brûle», explique le professeur Pierre Th