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Libération

Salut voisin, ça va être ta fête

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Nuisances. Alors que se tient «Immeubles en fête», qui célèbre les relations de palier, le nombre de plaintes pour bruits mitoyens explose.
publié le 25 mai 2004 à 0h46

Poussez la musique à fond, chaussez vos talons aiguilles, offrez-vous un long solo de batterie et passez l'aspirateur à 2 heures du matin si ça vous chante. C'est le jour ou jamais. Aujourd'hui et pour la cinquième fois, la France entière fête ses voisins. Grand sourire à l'appui, l'objection est donc toute trouvée si on vous fait le moindre reproche. Ce qui risque malheureusement de vous arriver : en quinze ans, le nombre de procédures pour bruits de voisinage divers est passé de quelques centaines par an à près de 20 000.

La vieille dame du sixième étage, qu'on croyait trop sourde pour entendre un orchestre, comme le bourru du troisième, qui ne daigne pas dire bonjour, ne taperont pas forcément à votre porte. Votre sourire, c'est souvent à des policiers qu'il faudra l'adresser. La coutume veut que leur premier déplacement ne soit qu'un avertissement. Mais, s'ils sont de mauvais poil ou partagent peu vos goûts musicaux, libre à eux d'aligner d'emblée. Surtout si les passants peuvent vous entendre depuis la chaussée. Avoir prévenu ou invité vos voisins n'y changera rien. Pas plus que la légende d'un «droit à la fête une fois par an». La convocation devant le tribunal de police se soldera par une amende pouvant atteindre 450 euros : rattrapez vos amis qui s'en vont déjà, il est encore temps d'organiser une collecte.

Goutte d'eau. La police adoucit rarement les rapports entre voisins. Mais elle préserve l'anonymat. Benjamin, qui fêtait ses 25 ans il y a deux moi