Conduire sans permis n'est pas forcément illégal. A condition d'avoir un véhicule adapté. Les «quadricycles», nom officiel des voitures qu'on peut conduire sans permis, existent depuis la fin des années 70. Avec la sévérité accrue sur les routes et les suspensions de permis qui en découlent, elles se découvrent des perspectives insoupçonnées.
Les principaux clients restent ceux du troisième âge. Veufs ou isolés, dans les zones rurales, ils s'offrent sur le tard l'autonomie nécessaire pour aller faire leurs courses, et représentent près de 70 % de la clientèle. A l'opposé, il y a les tout jeunes urbains. Pas encore 18 ans, mais déjà des envies d'émancipation et, surtout, des parents en mesure d'assouvir leur rêve. A 7 000 euros le moindre véhicule, le marché des 16-18 ans ne représente logiquement que 5 % du chiffre d'affaires des principaux constructeurs, Aixam, Microcar et Ligier : le scooter est autrement plus abordable. D'autant que l'assurance coûte quand même 900 euros en moyenne par an.
«Temps d'adaptation». Reste les actifs. Pour eux aussi, le tarif est rebutant. Au même prix, ils pourraient s'acheter une voiture traditionnelle. Pas cette drôle de machine qui atteint péniblement les 45 km/h pied au plancher. Du coup, c'est le marché de la location qui profite des suspensions de permis, et non celui de la vente, qui stagne à 9 000 acheteurs par an. Là aussi, les prix sont élevés. Environ 70 euros pour une journée, 985 euros pour un mois. Les quelques loueurs profitent d'