En deux minutes et douze secondes, Michel Ronsseray nous a plié un superbe «oiseau qui bat des ailes», cocotte en papier plutôt sophistiquée puisqu'elle agite effectivement ses ailes quand on lui tire sur la queue. Michel Ronsseray, 67 ans, est président du Mouvement français des plieurs de papier (300 membres). Il faut écarter quelques turbulents élèves pour le voir officier. Ces collégiens ou lycéens sont venus avec leurs profs de maths visiter le cinquième Salon de la culture et des jeux mathématiques (1), sorte de fête des maths bon enfant qui enroulait jusqu'à dimanche dernier une soixantaine de stands autour de la fontaine Saint-Sulpice, à Paris.
Géométrie. Donc, Ronsseray fabrique des supercocottes sur son stand, tandis que les gamins se demandent si tout cela est bien sérieux. Ça l'est : le président des plieurs exhibe Géométrie et travail manuel à l'école primaire, un manuel scolaire de 1923 qui faisait du pliage le vecteur subtil de l'enseignement de la géométrie. «C'était une époque où l'Education nationale faisait encore à peu près son boulot», ronchonne Ronsseray. Mais les élèves sont déjà partis comme une volée de moineaux vers d'autres stands dans ce qui ressemble à une petite foire associative du jeu de réflexion. Il y a des valeurs sûres et éprouvées (Otello, Go, Awalé, Abalone) et puis quelques nouveaux dont les règles nous échappent un peu. Sur le stand de la Confédération des loisirs de l'esprit qui regroupe les fédérations d'échecs, dames, Scrabble, Go,