Menu
Libération

Il n’y a pas d’âge pour échanger Platoche contre Zizou

Article réservé aux abonnés
Les vignettes de footballeurs Panini ont aussi leurs fans adultes.
publié le 14 juin 2004 à 1h02

La bière a remplacé le lait-fraise. Les cigarettes de tabac, celles en chocolat. Mais les sensations restent les mêmes. Déchirer le haut du paquet. Découvrir les vignettes une à une, avec délectation, comme on regarde ses cartes au poker. S’émerveiller ou se lamenter devant le portrait d’une star ou d’un inconnu. Détacher soigneusement les images, puis les coller à la place indiquée. Un jeu d’enfant. Un jeu d’adulte aussi, pour les nostalgiques des cours de récré. «Je n’ai pas perdu la main», s’amuse Eric, un prof de maths barbu d’une trentaine d’années, pendant la projection du match France-Portugal de 1984. Avec quelques dizaines d’irréductibles fans de foot, Eric a investi le sous-sol d’un bar branché de Bastille, le vendredi 4 juin, pour une soirée foot nostalgie. Panini sponsorise l’événement. Paré d’un maillot Saint-Etienne des années 70, DJ Carré magique (surnom donné au quatuor Fernandez-Tigana-Giresse-Platini) distribue quelques albums et boîtes de vignettes. Mais pas assez pour satisfaire tout le monde. Alors, subitement, chacun retrouve ses réflexes d’antan. Une vignette, ça ne se donne pas. Ça ne se brade pas. Ça se troque. A condition d’en posséder un double. «Je pourrai en échanger avec mes élèves», rigole Eric. Pas sûr. Au collège, l’album Panini est déjà dépassé. Dans les écoles primaires, en revanche, il reste roi.

Tamagochi. Ces dernières années, les vignettes de football s'arrachaient un peu moins en France. «Faute d'une communication suffisante», selon le