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Libération

Photos, colle et bouts de ficelle

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par Anne BERNARD
publié le 15 juin 2004 à 1h04

«Punchs», «tags», et autres «brads»... ponctuent le discours de Françoise qui distribue à son auditoire un lexique pas superflu. Y figurent «tampons», «étiquettes», «épingles» et tout le reste du matériel... Un stage d'anglais pour adultes ? Non, un cours de «scrapbooking» à l'Ecole de scrap, dans le XIXe arrondissement de Paris (1). Autour d'une haute table, huit femmes entre 30 et 60 ans s'affairent dans un déballage de photos et d'outils. Pascale, Nathalie, Christine et les autres ont huit jours pour apprendre à créer, grâce à des décorations faites main, un univers autour d'une photo. A réaliser une mise en scène d'un cliché comme celui de cette jeune demoiselle en tutu mauve. Plaquée au centre d'une feuille rose pâle, la photo se pare d'une frise pastel et, à sa droite, d'une bande verticale, motif floral, parsemée de chaussons de danse. Pour parfaire le tout, une rangée de cinq petites silhouettes rose bonbon porte les lettres du prénom. L'artiste bricoleuse aurait aussi pu y ajouter des fleurs en papier, des lettres en fil de fer, des perles de couleur... De la profusion décorative naît la page de scrapbooking, sorte d'album-photos en relief souvent kitsch, parfois attendrissant, rarement sobre.

Ascension. Toutefois, le scrapbooking ne se résume pas à «l'art des petits bouts», comme son nom anglais l'indique. C'est aussi la folie qui agite le monde du loisir créatif depuis quelques mois. Importée des Etats-Unis il y a deux ans, cette activité a connu une ascension fulg