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Libération

La solitude des agences matrimoniales

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publié le 18 juin 2004 à 1h07

Jeune agence délaissée, en mal de contacts, recherche hommes et femmes de tous âges pour relations suivies. Cette annonce ne sera pas diffusée : les agences matrimoniales souffrent en silence. Il n'empêche : depuis son arrivée sur le marché de la rencontre, l'Internet se révèle un redoutable concurrent. On comptait en 1995 en France 940 agences matrimoniales. Aujourd'hui, il n'en reste que 680, qui souffrent de leur image vieillotte, de prix élevés et, surtout, qui manquent de la simplicité du dialogue sur le Net.

Dans les années 80, il y avait bien eu l'offensive Minitel. Mais la supercherie était trop grosse pour menacer les agences matrimoniales. Lors d'une rencontre avec une inconnue, l'homme en chasse pouvait taper «azertyuiop» ou un propos intelligible sur son clavier, la réponse était la même : «Oui, c'est fascinant. Et qu'as-tu fait de ta journée ?» Sur le Net, pas de réponses automatisées pour maintenir le client en ligne. L'interlocuteur (trice) n'est pas pour autant à coup sûr celui espéré. Un étudiant barbu, payé par le site, peut se cacher derrière le pseudo d'Angela. Encore plus fréquent, un homme qui cherche un 5 à 7 peut très bien prétendre vouloir une relation durable. Les agences matrimoniales ne manquent pas de le souligner. Mais plutôt que de dénigrer leurs nouveaux rivaux, elles préfèrent se vendre sur le professionnalisme, une confidentialité garantie et des relations humaines de visu, approfondies, même si c'est loin d'être toujours la vérité.

Standing.