Menu
Libération

Embarquement pour les fausses économies des «duty free»

Article réservé aux abonnés
publié le 6 juillet 2004 à 1h21

On le sait obscurément, mais l'illusion a la peau dure comme l'envie de profiter d'un voyage en avion pour faire orgie de parfums, cigarettes et autres Chivas détaxés. Du coup, la surprise peut être rude : 30 euros un tube de «baume lèvres» Helena Rubinstein au Printemps à Paris, 38 euros le même, une semaine plus tard à Orly-Sud dans ce qu'on désigne toujours du bon vieux terme de duty free. Erreur funeste : l'abolition en 1999 ­ construction européenne oblige ­ des duty free pour les passagers voyageant à l'intérieur des frontières européennes a sonné le glas d'une époque. Désormais, pour accéder à un véritable duty free, c'est-à-dire obtenir la fameuse exonération des 19,6 % de TVA, il faut voyager hors de l'espace Schengen. 80 % de passagers réguliers qui font du shopping dans les boutiques d'ADP (Aéroports de Paris) le savent-ils vraiment ?

Hermès. Cette évolution, combinée aux assauts de la grande distribution, a quoi qu'il en soit donné un coup de vieux à la sacro-sainte équation «voyage = produits hors taxes, donc 19,6 % moins chers». C'est surtout vrai s'agissant de la parfumerie et des cosmétiques où ces boutiques, y compris pour les voyageurs quittant l'espace Schengen, peinent à concurrencer des discounters ou des chaînes comme Marionnaud. Obtenant des fournisseurs des prix cassés allant parfois bien au-delà des 19,6 %, ces discounters sont dans beaucoup de cas moins chers que les boutiques ADP. Sauf s'agissant de marques qui, à l'instar d'Hermès, Chanel, Mugler..