«Regardez, ça ne va pas tarder...» Aux heures de pointe, Messaoud, le fleuriste, se lève de son tabouret à l'entrée du «Gateway», ou «trottoir rapide», de la station Montparnasse-Bienvenüe du métro parisien, pour compter les usagers qui vont trébucher. Munis d'un cahier noir, deux agents de la RATP postés aux extrémités de l'installation tiennent une comptabilité encore plus précise : depuis le 5 juillet, ils consignent tous les jours le nombre de chutes et d'éventuelles blessures. «Uniquement des hématomes pour l'instant», indique Claude (1), conducteur de rame sur la ligne 4, dépêché ici pendant deux semaines. Le 13 juillet, en fin d'après-midi, ils étaient treize à s'être «cassé la gueule». «Mais certains jours, on en a le double», poursuit Claude. Qui n'est pas très optimiste quant à l'avenir de cet équipement mis au point après une dizaine d'années de recherches par la Cnim (Constructions industrielles de Méditerranée) spécialisée dans les escalators et trottoirs roulants. «Les gens continuent de tomber. Il suffit que vous débarquiez tout juste, un peu tête en l'air, et votre compte et bon. Sans parler des personnes âgées et des poussettes...»
Question sécurité, la direction de la RATP assure pourtant avoir apporté un certain nombre de modifications au «trottoir le plus rapide du monde» depuis son lancement en juillet 2002. La vitesse est passée de 12 à 9 km/h, la signalétique a été améliorée et des boutons d'arrêt d'urgence installés tout le long de la voie. Officiellem