«Chaque homme naît libre et égal en slow.» Celui qui souhaite inscrire le slow dans la déclaration des droits de l'homme est Christophe Bertin, «citoyen slowène» de 42 ans, nègre, scénariste et amateur de canulars. Lancé sur Internet, son SOS «Save our slow» prône la création d'une section «slow» au baccalauréat ou le transfert des cendres de Joe Dassin au Panthéon.
Pour populariser cette grande cause, quelques aficionados ont organisé des happenings : distribution de tracts dans des soirées branchées de l'Est parisien, remix de slow technoïde au Queen, boîte des Champs-Elysées. Le constat est alarmiste : «Malgré ses indiscutables vertus pacifiques, le slow est menacé de disparition.» La majorité des clubs des grandes villes françaises l'ont rayé de leurs play-lists. Mais le slow trouve encore asile dans les mariages, bals de village, soirées d'entreprise, boums, thés dansants... et quelques clubs libertins.
Drague du timide. Danse de contact démocratique à la technique ultra minimaliste, le slow n'a plus grand-chose à voir avec son ancêtre «slow fox trot» aux figures compliquées. Nul besoin de prendre des cours, tout le monde peut se lancer. Car le slow est un peu la drague du timide. De Only You des Platters, à Mariah Carey, chaque génération a ses madeleines adolescentes. Christophe Bertin, lui, évoque tout ému How Deep is Your Love des Bee Gees.
Dans les années 70, le disco et les débuts de la danse en solo ont porté un sacré coup au slow. L'individualisme exacerbé du trémo