A Paris-Plage, pas de drapeau rouge ni vert pour la baignade. Seulement de l'orange : la couleur des casquettes et brassière du Monsieur Sécurité qui filtre l'entrée de la toute nouvelle piscine : «Toi tu peux rentrer ; toi ça va pas être possible» : la bande-son est trompeuse. Ici, pas de discrimination. Pas de problème de baskets non plus : devant la piscine, tous les pieds sont égaux en droits. Et quand le «videur» demande une pièce d'identité à un enfant, c'est une simple boutade. Il y a pourtant une sélection. Par l'âge et selon les heures (1).
Nombreux sont les filous qui se rajeunissent ou se vieillissent un peu. Pour les adultes, c'est plus compliqué : «C'est nul, c'est pas digne de la France», s'emballe une femme avec une poussette, renvoyée vers les autres piscines municipales. Sans atténuer les récriminations : tout le monde les sait payantes et souvent couvertes. A 11 heures, le videur estime avoir déjà dû refuser «plus de 200 personnes, sans compter les enfants». Certains piaffent en attendant midi. «Il est quelle heure maman ?» «11 heures.» «Mais 11 heures combien ?» «11 heures.» Deux minutes plus tard : «Il est quelle heure maman ?» Le videur sourit. Si inquiet que les enfants le prennent «pour un salaud» qu'il demande à son «patron» de refuser un groupe à sa place. Si triste de voir un enfant se morfondre seul sur un banc qu'il paye 10 euros de sa poche pour lui offrir un maillot de bain.
(1) Lundi au vendredi
8h00-9h30: aquagym pour adultes.
9h30-12 heures: enfa