Plus d'un tiers des Français ne sont pas partis en vacances en 2002 (lire ci-dessous). Toutefois, parmi ces non-partants, il convient de faire le distinguo entre deux catégories. Il y a ceux qui ne peuvent pas partir, mais aimeraient bien. Ainsi beaucoup de petits retraités, de chômeurs, de jeunes sans le sou. On ne connaît pas leur nombre : l'étude ne les quantifie pas et les associe à ceux qui ne veulent pas partir. Le deuxième groupe ceux qui pourraient partir, mais ne le désirent pas réunit plusieurs spécimens.
Perte de temps. Il y a tout d'abord le bosseur. Travailleur invétéré, son bonheur se trouve au bureau. Pour lui, se reposer est une grave perte de temps. Et il n'aime pas ça. C'est le cas de Bernard, 48 ans, gérant d'une petite PME en banlieue parisienne. Des vacances, il n'en a pas pris depuis belle lurette. «Dix ans, je crois.» Et encore, «quatre jours dans le Gers», ça ne compte pas. Depuis, Catherine, son épouse, part seule avec ses enfants ou avec des amis. «Au début, ce n'était pas facile, mais avec le temps, on s'y est fait.» Elle tente bien de motiver Bernard, mais, à chaque fois, c'est la même excuse : «Si je pars, la boîte coule.» Et puis son travail lui plaît. «Pour moi, ce n'est pas une corvée. Je me repose les week-ends. C'est déjà suffisant, non ?»
Guillaume, 26 ans, souffre d'un autre mal. Les vacances en soi, il n'a rien contre. Par contre, les touristes, il déteste. «C'est mon côté aristo.» Etudiant dans une école de commerce, il ne part jamais