C'était déjà compliqué. Mais, avec des lunettes et du bon sens, on s'y retrouvait à peu près entre le pur jus de fruit naturel et le truc aux arômes de fruits. Le premier, on l'imaginait sain, presque bio, épatant pour la santé, voire la ligne. Le second, chimique et atrocement sucré. Depuis le 12 juillet, date d'entrée en vigueur sur le territoire français d'une directive européenne, l'achat d'un jus de fruit relève de l'enquête policière, version police scientifique. Bruxelles harmonise les standards européens, par le bas, sous la pression des industriels. Il sera plus facile de faire passer un produit transformé pour un vrai jus, et moins aisé de repérer à coup sûr le breuvage-le-plus-naturel-possible. A terme, craignent les spécialistes, il existe un réel risque d'arnaque. Plus aucune définition réglementaire ne protège le must, le «pur jus de fruit frais».
Il existait jusqu'à présent six catégories de jus de fruits, dont le «100 % pur jus de fruits», qui disparaît de la législation, mais pas forcément des emballages. Il n'y en aura légalement plus que trois, même si les producteurs pourront à leur guise rajouter des qualités vraies ou supposées : d'abord le «jus de fruits» pour les jus obtenus par pression, pasteurisés ou non, auxquels on pourra pourtant restituer du sucre, des arômes, des pulpes et des cellules provenant du jus et séparés pendant la transformation... Ensuite, le «jus de fruits à base de concentré» pour celui dont on a éliminé l'eau originelle et qui est