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Libération

Sur les plages, la répression des fraudes cuisine les paillotes

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publié le 2 août 2004 à 1h39

Montpellier, envoyé spécial.

On l'accueille avec un grand sourire, comme n'importe quel client. Il se présente : «Service de la répression des fraudes.» Le sourire se fige un instant. Gilles Demangel est l'un de ces visiteurs que les patrons redoutent. L'un des 35 agents de terrain de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) de l'Hérault. Détournements d'argent, qualité de l'alimentation, insécurité du matériel : rien ne lui échappe. Au nom de la défense du consommateur.

Discrétion. Gilles Demangel ne se prend pas pour James Bond. Mais il sait qu'il doit se faire discret. Une bonne partie de l'été, en short et en tongs, il repère tout ce qui lui paraît louche. Certes, sa discrétion ne lui garantit pas l'effet de surprise : depuis plus de trente ans qu'il appartient à la répression des fraudes, il est connu des restaurateurs comme le loup grillé servi dans les paillotes du littoral. «On vous repère de loin, monsieur Demangel. L'été, il faudrait vous laisser pousser la moustache.» Sur le sable d'Agde, même une barbe n'y changerait rien. «Cela fait une semaine qu'on sait qu'il va venir», confie le gérant d'un de ces établissements. Les paillotes sont sous surveillance. L'an passé, leur succès a fait beaucoup d'ombre aux restaurateurs traditionnels, qui ont insisté auprès du préfet pour qu'elles soient contrôlées de près cet été. Demangel s'exécute. D'autant que, même attendue, sa visite se révèle utile.

A peine entré, il