Montpellier, envoyé spécial.
Le serveur n'a pas demandé son reste. Il a pris ses jambes à son cou. Les autres se sont retrouvés bloqués. Face aux inspecteurs de la DGCCRF de l'Hérault (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), de la PAF (police aux frontières) et de la direction du travail, ils ne cherchent même pas à nier. Les trois serveurs travaillent au noir. Idem à la plonge. L'activité même du restaurant n'a pas été déclarée : son gérant n'a «pas eu le temps» de l'enregistrer à la chambre du commerce. «Cerise sur le gâteau» pour un agent de la PAF ravi, la cuisinière maîtrise mal le français. Elle a «tout l'air d'un clandestin». Le gérant nie. Cette femme ne travaille pas, il s'agit de son «épouse» qu'il a «rencontrée aux Philippines». Ou plutôt de sa «compagne». En fait d'«une amie». La PAF s'en va perquisitionner chez la jeune femme où ils trouveront un mari et un enfant. Elle est italienne et en règle. Elle a simplement voulu masquer son travail au noir.
Cinq étés. Pendant ce temps, les clients de ce restaurant de Carnon, délaissés, quittent les lieux. Un établissement toujours plein pendant la période estivale. Logique : en ne payant les serveurs que 60 euros en espèces tous les soirs, le patron peut se permettre de proposer une carte un peu moins chère que ses concurrents. Son escroquerie aura duré cinq étés. Score exceptionnel, puisque la répression des fraudes se fixe comme objectif de visiter chaque établissement d