Affreuse nouveauté. Pour la troisième édition de Paris-Plage, Bertrand Delanoë, l'inventeur des Nuits blanches, s'est rangé au terrible couperet qui ampute du meilleur l'entre-deux nocturne : ces heures qui n'appartiennent plus à la soirée et ne sombrent pas encore dans le petit matin des noceurs, quand la touffeur fait place à la douceur, la transpiration à la béatitude estivale. A 23 h 50, une bande sonore avertit les Paris-plageurs que la fête se termine. Courtois, les hommes du service d'ordre tirent les enfants et leurs parents des bacs à sable, interrompent les bécots que les amoureux s'échangent sur les parapets. Les habitués des années précédentes n'en croient pas leurs oreilles. Ils persistent à commander un dernier verre aux serveurs des bistrots qui, jusqu'alors, régalaient jusqu'à 2 heures. En vain. Après avoir lutté pour décrocher la table d'enfer, tout contre la Seine, en face de l'île Saint-Louis, au niveau des projecteurs des bateaux-mouches auxquels on fait de grands coucous, Caroline, son frère François, Laurent, le copain avec qui elle doit prendre la route du sud le lendemain, et Denis en ont presque les larmes aux yeux. Ils racontent à leurs deux amies néophytes : «Autrefois (en 2002 et 2003, ndlr), quand les familles, les touristes et ceux de l'avant-dernier métro quittaient la plage, les berges nous appartenaient. On se retrouvait entre nous, ça chuchotait, ça riait sans excès, on faisait durer le bonheur.» La mairie a choisi d'avancer l'heure d'ou
Aux douze coups de minuit, les soirées tombent à l'eau
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publié le 6 août 2004 à 1h41
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