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«Une séduction plus directe qu'en Allemagne»

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publié le 27 août 2004 à 1h55

Berlin de notre correspondante

«Ah, Solange !» Quand Klaus parle de Solange, son regard s'enflamme. «Solange c'était vraiment mon premier amour. Solange, c'était la France.» Originaire du pays de Bade, dans la région de Fribourg, il avait 14 ans lorsqu'il a eu le droit de se rendre seul en France. Issu d'un milieu aisé, il avait déjà arpenté avec ses parents les routes de la Bretagne et de l'Alsace toute proche. Mais en 1977, Denzlingen, son village, venait juste de se jumeler avec Saint-Cyr-sur-Mer, près de Toulon. Les deux cités avaient en commun d'être très touristiques et couvertes de vignoble. Pour le reste, tout était différent.

Admiration. Dès qu'il a vu Solange, la soeur de son correspondant, Klaus est tombé à la renverse : «Elle était bronzée, typée, avec des cheveux noirs. Tout l'inverse d'une Allemande !» Et puis «elle avait un débit très rapide, et, comme beaucoup de gens du Sud, elle parlait avec les mains. Cela attisait ma curiosité. Je trouvais cela très sensuel». Devenu un fin connaisseur de la culture française au point d'en maîtriser la langue jusqu'à la perfection, Klaus voyait encore à l'époque les deux pays de façon totalement stéréotypée : «L'Allemagne, rigide, et la France, libre.» «Comme tous ses copains, Solange avait une mobylette, raconte-t-il. En Allemagne, il y en avait beaucoup moins. Et elles ne roulaient pas aussi vite.» A chacun de ses voyages à Saint-Cyr, le jeune Badois revenait chez lui le sac à dos rempli de pots d'échappement et autres piè