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Libération
Interview

Qu'est-ce qui étonne un Anglais le jour de la rentrée en France ?

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publié le 30 août 2004 à 1h56

Tout le monde débarque et se met à s'embrasser. Pour un Britannique, c'est curieux et même choquant, on n'a pas l'habitude d'embrasser les collègues, sauf à Noël quand on est ivre.

A force de vivre en France ­ c'est ma dixième rentrée ­, j'ai compris qu'il y a des occasions, comme la rentrée ou début janvier, où il serait malpoli de ne pas embrasser tout le monde : maintenant je fais le tour du bureau, je fais la bise à toutes les femmes, et je serre la main des hommes. Pour un Anglais, l'importance de la rentrée est un peu folle. Rien que le mot «rentrée» laisse entendre qu'on rentre sur terre comme après un voyage galactique. C'est une sorte de retour à la normalité.

Ailleurs, dans la plupart des pays, l'année commence en janvier. Ici, tout commence en septembre, absolument tout. Tout est centralisé, vous avez les grands départs le même jour sur l'autoroute.

Tout s'arrête pendant des mois, en été, où on est supposé ne rien faire. Même la télé et la radio.

Dans les pays anglophones, de grands films sortent en été, ça s'appelle les summer blockbusters. Tandis qu'ici on repasse des vieilleries. Tout recommence en septembre, mais finalement c'est assez logique parce que, pour la plupart d'entre nous, le travail est plutôt un sport d'hiver. Et, après tout, septembre suit le plus grand repos de l'année.

Ce culte de la rentrée en France, ça reflète surtout la fascination de l'école et le goût des diplômes qu'ont les Français. Ici, j'ai vu dans une entreprise le curriculum vitae d'un n