Une centaine d'individus attendent devant le Six Seven. Un bar à deux pas des Champs-Elysées, à Paris. Ce sont des adeptes de la colocation. Une manière de se loger en vogue chez les 25-30 ans, même si elle reste marginale, représentant entre 5 et 10 % des logements des grandes agglomérations. Comme tous les premiers jeudis de chaque mois, les colocs parisiens sont de sortie. Une fois à l'intérieur du bar, un jeune homme les accueille. Le caissier. «C'est 7 euros», avec la première consommation offerte. Ce barrage passé, il faut se rendre devant Marie ou Eugénie. Deux hôtesses, pardon, deux «colocs angels». Pour s'identifier. Une étape importante puisqu'il existe deux types de colocs. Ceux qui proposent et ceux qui cherchent. Aux premiers, il sera distribué un autocollant orné d'un grand A rouge. Aux seconds, le même autocollant, mais avec les numéros des arrondissements recherchés.
Lâché dans la salle, le coloc peut se rendre au bar, commander sa consommation (grand succès du punch) et aller s'avachir sur l'un des nombreux canapés de la salle. Pour observer. C'est le choix de Stéphane. Un A. «C'est mon troisième "jeudi de la coloc". Alors je sais comment m'y prendre. Je regarde les têtes, je note des noms. Ensuite, je les aborde. Tous à la chaîne.» Jérôme a commencé directement la traque. «Il faut avoir les mêmes réflexes que dans une chasse.» D'ailleurs, «Hélène, Paris 11, 12» vient de passer devant lui. «Elle est pas mal, elle, non ?» lance le fauve avant de fondre sur la