La nouveauté de l'année s'appelle Awol. Dans le langage américain, «to go Awol» veut dire se barrer, s'absenter sans permission (Absent WithOut Leave, disent les militaires). Dans l'actu du moment, Awol signifie Alcohol WithOut Liquid, et c'est le nom d'un appareil qui permet de se bourrer la tronche sans toucher un verre. On ne boit plus, on inhale son whisky ou sa vodka en tétant une sorte de narguilé qui délivre l'alcool sous forme de vapeur mélangée à de l'oxygène. L'opération prend une vingtaine de minutes. Il paraît que l'on ne risque pas la gueule de bois. On ne parierait pas son dernier cachet d'aspirine là-dessus. Ce sport se pratique dans les discothèques et bars, car la machine britannique est coûteuse (3 000 dollars le modèle «à deux places»). Ainsi quelques établissements anglais ont-ils pris ces derniers temps des airs de coffee shops amstellodamois les jours où les bongs sont de sortie. Tout allait bien jusqu'à ce que l'appareil débarque à New York, le 20 août. L'invention était attendue de pied ferme par tout ce que Manhattan compte de ligues antialcooliques. La première démonstration (au Trust, un club assez chicos) fut cocasse : l'Etat de New York interdisant que l'alcool soit stocké dans quoi que ce soit d'autre que sa bouteille d'origine, c'est avec du jus de fruits qu'a été baptisée la machine. Une petite taffe de Pampryl ? Au Missouri, ils ont fumé jusqu'à la moquette. Des chercheurs de l'université locale ont demandé à 1 230 étudiants de noter pend
Zéro verre, bonjour les dégâts
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par Edouard Launet
publié le 6 septembre 2004 à 2h01
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