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Libération

La nounou et nous

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publié le 8 septembre 2004 à 2h02

La petite annonce est passée. Bien courte: «Cherche baby-sitter, tlj de 16h30 (sortie d'école) à notre retour, vers 20 heures.» Seule touche personnelle: les prénoms des enfants. On a hésité, tant le risque de se faire repérer est important. Et alors? Eh bien, on ne peut que déplorer les commentaires désagréables qui reviennent chaque année: «Ah bon ! vous cherchez encore une baby-sitter!», «Vous auriez un chat plutôt que des enfants, vous seriez moins emmerdés», mais passons. L'âge des enfants est aussi indiqué. Juste histoire de signifier qu'il n'y a plus de corvée de couches. Mais sur ce point aussi, on a hésité. Une coquille nous ayant une année attribué un enfant de 18 ans (et une absence totale d'appels), quand le petit dernier avait en réalité 18 mois, on vérifie.

Faux-cul. Cette fois, c'est net, clair, précis. On a même mentionné «Emploi déclaré» (ce qui, l'expérience l'a démontré, ne décourage pas totalement des demandes de travail au noir), et «étudiant(e) de préférence». Certes, c'est limite ségrégationniste. Mais le demandeur d'emploi se faisant ­ à raison ­ la malle dès qu'il trouve un vrai emploi, on évite. Impossible en revanche d'écrire qu'on a une préférence pour le sexe féminin. La loi est ainsi faite, destinée à prévenir toute discrimination à l'embauche. Fort louable. Mais souvent faux-cul à l'arrivée. On a toujours pris des filles. Notre aînée, qui a la fâcheuse manie de refuser d'aller se laver, affirme qu'elle se lavera encore moins que moins si un baby