Sous la lumière crue des néons, un interminable couloir tapissé de tôle jaune et bleue. «Voilà, c'est propre, sec et bien éclairé. Vous avez votre clef et vous y accédez quand vous voulez.» Parfois, des serviettes ou des bouts de vêtements dépassent des interstices des boxes remplis à ras bord. Garde-meuble ponctuel pour les uns, cave d'appoint permanente pour d'autres ou véritable mode de vie pour les nomades urbains, le «self-stockage» a de plus en plus d'adeptes. «Mais cela reste un phénomène parisien. En province, il y aura toujours une grange ou un garage vide appartenant à un parent ou un ami», témoigne une responsable de Box Avenue à Lyon.
Made in USA. Pratiquement inconnu en France jusqu'en 1997, ce service vient d'Amérique du Nord où la location de boxes individuels existe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. «En comparaison avec les Etats-Unis ou le Canada où chaque citadin a un site de self stockage à moins de cinq minutes de chez lui, la France reste un marché qui démarre», explique Isabelle White, de l'entreprise américaine Shurgard, leader du marché français. Gérault de Sèze, le patron d'Une pièce en plus, a justement, depuis la création de sa boîte en 1998, concentré ses efforts de développement à Paris intra-muros où il devance désormais tous ses concurrents. «J'ai commencé avec 50 boxes, aujourd'hui j'en ai 5 000 répartis sur cinq sites», se félicite-t-il.
Ses clients ? De jeunes urbains un peu hype, qui changent de vie sans arrêt. A l'exemple de Caro