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Libération

L'Etat colle un plafond aux allocations des veufs et veuves

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publié le 16 septembre 2004 à 2h10

C'était plutôt une bonne surprise pour les veuves et les veufs : grâce à la réforme des retraites de 2003, ils vont pouvoir toucher une pension dès l'âge de 46 ans, au lieu de 55 ans. Et ils pourront en bénéficier même s'ils sont remariés. Conséquence de la fusion de l'ancienne allocation veuvage et de la pension dite de réversion (1). Mais les intéressés se sont réjouis un peu vite. Le décret du 23 août 2004, qui précise les conditions de cette harmonisation, leur réserve au passage une très mauvaise surprise.

La condition de ressources fixée pour toucher cette nouvelle pension de réversion a en effet été discrètement modifiée. Il existait bien déjà un plafond de revenus à ne pas dépasser : 1 246 euros pour une personne seule. Mais jusqu'ici, on ne prenait pas en compte les pensions de réversion versées au titre de la retraite complémentaire (Agirc et Arrco) du conjoint décédé pour calculer celle octroyée au titre du régime général d'assurance vieillesse. Elles le seront, à partir du 1er juillet 2006.

Résultat : une veuve qui disposerait par exemple d'une toute petite retraite personnelle de 600 euros par mois, alors que son regretté mari touchait 2 200 euros de pension dont 1 000 d'assurance vieillesse et 1 200 de retraite complémentaire, se verra refuser la pension de réversion de l'assurance vieillesse, soit 540 euros. Car en ajoutant à ses 600 euros de retraite personnelle les 648 euros de pension de réversion versés par le régime complémentaire de son ex, la retraite de