Elle est remboursée par la sécu, peut aussi s'acheter sans ordonnance, elle est délivrée gratuitement aux mineures qui en font la demande et pourtant, cinq ans après sa mise sur le marché français, la pilule du lendemain (ou Norlevo) reste largement sous-employée. «Avec la délivrance gratuite nous craignions que tout le monde se rue dessus, en fait non», observe Elisabeth Aubény, gynécologue et présidente de l'Association française pour la contraception. Cinq millions de boîtes ont été vendues en France depuis 1999, 10 % de plus chaque année.
Cet automne, le Norlevo sera conditionné en un seul comprimé au lieu de deux, pour faciliter son utilisation. Et corriger plus efficacement les échecs de contraception. Pilule oubliée même une seule fois, préservatif défaillant... un tiers de ces ratages entraîne une interruption volontaire de grossesse. «Deux tiers des grossesses non prévues surviennent chez des femmes qui utilisent un contraceptif», note Nathalie Bajos, chercheuse à l'Inserm. Une meilleure utilisation de la pilule du lendemain ne permettra sans doute pas d'éviter toutes les IVG provoquées par un échec de contraception. «Souvent on surestime l'impact de la contraception d'urgence sur les IVG, analyse Nathalie Bajos. De nombreuses femmes contraintes d'avorter n'ont même pas eu conscience qu'elles avaient été exposées à un risque de grossesse.»
Pour la plupart des professionnels, l'idéal serait «que les femmes aient cette contraception d'urgence disponible chez elles», à l