Huit heures du matin, rue Feydeau à Paris. Au sixième étage de l'immeuble du Crédit Lyonnais, Christelle Cornet amène Nicolas, 2 ans et demi, à la crèche de l'entreprise. «Un endroit fantastique, annonce-t-elle d'emblée, où règne un climat de confiance immédiat.» Les puéricultrices suivent les enfants d'une année sur l'autre et comprennent plus facilement les contraintes professionnelles de l'entreprise : elles en font partie. «La proximité est extrêmement rassurante. Si Nicolas est vraiment malade, j'arrive tout de suite. Et il y a ici une souplesse que n'ont pas forcément les crèches municipales, où il faut aller chercher son bébé dès qu'il a le nez qui coule.»
Benjamins. L'endroit a pourtant été au coeur de trois mois de tourmente, l'année dernière. Après la fusion du Crédit Lyonnais et du Crédit agricole, les salariés mutés dans des filiales du nouveau groupe ont été priés de trouver une autre solution pour faire garder leurs enfants. Inacceptable pour les parents qui, s'ils ont réussi à avoir gain de cause pour les enfants déjà inscrits, n'auront plus accès à ce service pour les benjamins. «L'heure n'est plus au social, explique une mère. Ce serait une folie de supprimer ce lieu. Quant à la crèche du Crédit agricole, elle est à Saint-Quentin-en-Yvelines. J'habite à Maisons-Alfort et je travaille à Pasteur... Ça n'a aucun sens.»
L'entreprise paternaliste, aux petits soins pour ses salariés, aurait-elle fait son temps ? «Non», répondent en choeur les prestataires qui appara