Et d'un coup, alors que sur l'écran un acteur appuyait sur la sonnette d'une porte, un chien d'aveugle s'est mis à aboyer dans la salle. Rires et applaudissements. Scène unique, mardi soir, au cinéma parisien l'Arlequin (1). Des centaines de malvoyants et de malentendants étaient là, certains avec leur chien, pour une avant-première du dernier film d'Agnès Jaoui, Comme une image, et cela à l'occasion d'une séance organisée spécialement.
Casques. Pour la première fois en France, deux salles de l'Arlequin ont été équipées de façon à pouvoir proposer des projections avec sous-titrage et audiodescription : des casques individuels proposant en voix off la description des actions, en complément des dialogues. C'est à l'initiative de la mission Cinéma de la ville de Paris que le projet a été monté. L'audiodescription et le sous-titrage, qui représentent un coût de 7 500 euros par film, ont été pris en charge par la mairie de Paris. Un partenariat à hauteur de 20 000 euros a été monté avec la société Dolby pour l'équipement de la salle Arlequin en casques infrarouges. «C'est incroyable que l'on s'en étonne», a expliqué le maire de Paris. «Et moi, je suis très contente que cela soit simplement possible», a ajouté Agnès Jaoui, présente mardi soir. Celle-ci avait donné son accord à cette initiative, alors que de nombreux autres metteurs en scène, contactés par la mairie de Paris, avaient hésité, par peur du piratage de leur film (pour que le doublage soit possible il faut qu'une copie s