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Libération

Bêtes de race, nouvelles griffes à la mode

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publié le 27 septembre 2004 à 2h18

Penchée au-dessus d'une cage, une dame discute avec un lapin. Elle n'entend pas son mari, qui voudrait aller voir les furets. «C'est bon les grai-graines ?» demande la femme au lapin. Un peu plus loin, un jeune homme à catogan se confie à un marchand de couleuvres. «Moi, j'y connaissais rien en serpents. Et puis, un jour, on m'a montré un élaphe rouge et noir, et je suis tombé amoureux grave.» De l'amour... Des «Ouh qu'il est mignon !» «Minou-minou !» «Allez viens le chien !» au kilo sur 15 000 mètres carrés. S'il fallait démontrer ce que les sociologues appellent notre «besoin de lien à l'animal», le salon Animal Expo, ce week-end au Parc floral de Vincennes (Val-de-Marne), serait une illustration intéressante. Car l'évolution est implacable : la population à poils, plumes, papattes et queues qui frétillent ne fait qu'augmenter depuis de nombreuses années. Dans cet engouement, une visite au salon de l'animal de compagnie permet de remarquer plusieurs tendances.

La race

Il faut écarter les plis veloutés pour arriver à distinguer des yeux et un museau. La masse énorme, étendue de tout son long, se laisse tripoter par les visiteurs. A côté, son propriétaire, un homme à moustache au ton militaire, expose l'étendue de sa fierté : «Des maladies ? Jamais. Entretien ? Aucun. C'est un chien robuste qui autrefois se battait contre les ours.» Rosco (c'est le prénom de la masse plissée) pèse 105 kilos. Il est champion de France et champion international des mâtins espagnols, une race vie