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Libération

Feu Médor et feu Minet à mettre sur la cheminée

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par Laure MARCHAND
publié le 9 octobre 2004 à 2h31

Une femme a couché par écrit ses sentiments dans le livre d'or : «Je suis là, près de toi mon Freddy, avec mon coeur uni à ton coeur. Pendant ces 14 si belles années, nous marchions tous les deux d'un même pas.» Adieu ému à un compagnon qui avait, dit-elle, des «yeux de velours», un «beau pelage orange et blanc». Freddy était un chien. Il a été incinéré.

Avec son slogan «Vous avez respecté leur vie, respectez leur mort», la société Crémadog, installée à Guyancourt dans les Yvelines, est spécialisée dans la crémation des animaux de compagnie. Cette pratique rencontre un succès grandissant. «Sur les deux millions de chiens et chats qui meurent chaque année, 250 000 sont désormais incinérés», explique Gabriel Cimino, dirigeant de la société et président du Syndicat indépendant des crémateurs animaliers. «Près d'un maître sur cinq choisit la crémation individuelle, plutôt que collective.»

800°. Ce matin, Philippe a apporté feu sa vieille chatte de 19 ans. Une dernière caresse et elle disparaît dans le four. «Pauvre Chouchou», murmure-t-il à la vue du petit tas de cendres. Après quinze minutes de combustion à 800°, Chouchou tient en effet dans un petit sac en plastique, comme ceux utilisés pour la congélation des aliments. Et elle s'apprête ainsi à suivre son maître qui va déménager. Vétérinaire à la retraite, Philippe voit deux raisons principales à ce choix funéraire d'un nouveau genre. D'abord, l'urbanisation : le code rural autorise, certes, à enterrer soi-même son animal de co