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Libération

Terrains vagues, les nouveaux plants de Paris

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publié le 13 octobre 2004 à 2h33

Quand ils ont reçu les clés de leur lopin de terre parisien en mars, les membres de l'association la Commune libre d'Aligre (XIIe arrondissement) l'ont d'abord baptisé «Jardin de l'Aligresse». Et ont ensuite largement fêté ce petit «coin de bonheur» qu'ils avaient enfin gagné après en avoir été expulsés un an plus tôt. Installés maintenant en toute quiétude et gratuité impasse Druinot, les voici, presque intimidés, confrontés aux mètres cubes de terre livrés par la Mairie de Paris. Ce jardin s'intègre dans le programme municipal Main verte, qui fédère une vingtaine de «jardins partagés». Des lieux éphémères puisque installés sur des petits terrains vagues qui, un jour ou l'autre, seront bâtis. Et sont régis par des conventions d'occupation d'un an, renouvelables jusqu'à cinq ans.

Pédagogie. Les Aligresse se sont immédiatement posé la question : comment découper leur gâteau de 236 m2 ? Allaient-ils, comme dans le jardin Nomade, rue Trousseau (XIe), né il y a trois ans, distribuer à chaque adhérent «son» mini-carré personnel pour qu'il repique ses six salades et trois soucis ? Un collage bien géométrique, où certains adhérents se sentent frustrés de n'avoir à biner que leur seul enclos malgré la convivialité des soupes collectives régulières. Autre expérience, le Jardin aux Habitants, rue de la Manutention dans le XVIe, où chacun crée son style dans son enceinte. Là c'est le projet individuel, voire artistique, qui a prévalu pour l'attribution de ces jardinets.

C'est d'autre cho