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Le Minitel se connecte au placard

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Communication. Va-t-il devenir une curiosité comme le télégramme ou le télex?
publié le 16 novembre 2004 à 3h01

Que faire de son bon vieux Minitel ? Au-delà de la polémique opposant France Télécom aux écolos, la question est douloureuse. Elle remise presque définitivement l’un des fleurons de l’industrie française au rayon des antiquités. Maudit progrès technologique... Car, avec le Minitel, on a tout fait : découvert Ulla et son univers érotique ; composé le 36 11 pour son annuaire téléphonique ; on s’est même émerveillé pour de simples réservations SNCF. A présent, deux clics rapides sur l’Internet donnent accès à toutes ces données. L’Education nationale entretient bien le mythe : aujourd’hui encore, pour s’inscrire dans un IUT (institut universitaire de technologie) ou connaître son affectation en tant que prof, on ne peut compter que sur un Minitel des familles. Mais les familles, justement, en ont de moins en moins: 4 millions de postes aujourd’hui contre 7,2 millions en 1996. Et rien ne sert de compter sur la Poste pour combler d’éventuels besoins : depuis deux ans, ses bureaux n’en mettent quasiment plus en libre accès. Certes, le Minitel a généré 394 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2003. En grande partie grâce au i-Minitel (connexion aux services depuis un PC), qui permet à 4 millions de personnes supplémentaires d’y avoir accès (1). Mais pour les machines elles-mêmes, ça sent franchement la fin. «Certains le gardent en roue de secours, en cas de virus sur leur PC», not