Panne totale. 70 % des 7 millions de clients de Bouygues Télécom ne pouvaient toujours pas, hier soir à 20 h 30, recevoir d'appel sur leur téléphone portable. Et seule une bonne moitié d'entre eux semblait en mesure d'en émettre, sans que Bouygues soit capable de donner le moindre chiffre précis. La panne électronique, «de nature exceptionnelle et d'une violence inouïe», a d'abord touché l'ensemble des abonnés. Elle n'est «comparable par son ampleur et sa durée à aucune autre panne survenue dans le passé dans la téléphonie mobile», devait bien admettre hier soir l'entreprise, qui a décrété la «mobilisation générale».
A 6 heures du matin, les deux serveurs centraux censés se secourir l'un l'autre sont simultanément tombés en rade. La panne «provient du dysfonctionnement de la base de données clients qui sert à repérer le mobile du client», tentait d'expliquer la directrice de communication de Bouygues, heureusement joignable grâce au... réseau Orange. «Les serveurs avaient jusque-là fait preuve d'une fiabilité sans faille.»
Bouygues a d'abord bâti des châteaux de sable en Espagne en annonçant qu'à 13 heures chaque client pourrait de nouveau appeler. Au vu du fiasco, plus personne ne se risquait hier soir au moindre pronostic. D'autant que la panne a révélé le degré de dépendance à l'égard du mobile. «J'ai plusieurs malades dans mon entourage et je n'éteins normalement jamais mon portable», expliquait ainsi Raphaëlle à midi, juste avant d'appeler son père pour s'assurer que tout