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Libération

«On n'en a pas fini avec la tuberculose»

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publié le 24 novembre 2004 à 3h09

La bonne vieille vaccination contre la tuberculose, qui date des années 20, peut-elle être abandonnée en France ? Ce serait prématuré estime une expertise collective de l'Inserm, dont les conclusions ont été rendues publiques hier (1). Les spécialistes, interrogés sur le sujet par la Direction générale de la santé, ne sont visiblement pas chauds pour supprimer la vaccination, ni même la réserver aux enfants les plus à risque. «On n'en a pas fini avec la tuberculose, confirme d'entrée William Dab, directeur de la santé. Ces dernières années, tout poussait les autorités de santé à un allégement de la politique vaccinale. Mais cette expertise démontre qu'on aurait commis une erreur en agissant trop rapidement.»

En France, cette maladie infectieuse est loin d'avoir disparu. «6 300 cas ont été déclarés en 2002, ce qui veut dire qu'il y en a eu 9 000 ou 10 000, estime Joël Gaudelus, pédiatre à l'hôpital Jean-Verdier à Bondy (Seine-Saint-Denis). Globalement, nous sommes dans la moyenne européenne, mais cela cache de grosses disparités.» Ainsi, l'incidence (nombre de nouveaux cas par an) est dix fois plus forte dans les populations migrantes que chez les Français. Et des régions sont plus touchées que d'autres : en Ile-de-France, l'incidence est quatre fois supérieure à la moyenne nationale. La politique vaccinale reste assez stricte. Le contrôle par test tuberculinique et les revaccinations ont été récemment supprimés, mais le BCG est toujours obligatoire à l'entrée en collectivité