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Libération

Les champions de la cacahuète ont encore des records à battre

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publié le 27 novembre 2004 à 3h11

N'importe quel enfant s'est un jour rêvé en champion. Mais un adulte prêt à tout pour battre un record du monde a toutes les chances d'être un mégalomane qui risque de vite devenir risible. Le Guinness World Records Book s'en contrefiche, et mieux, s'en réjouit. Lui qui fête cette année ses 50 ans (1) dit recevoir chaque semaine de 700 à 1 000 candidatures à records. En tous genres et de tous les continents. De personnes sans vrai talent, sans grandes capacités physiques, mais au mental de champions. Et souvent pleines d'imagination.

Ongles. Voilà le vrai génie de l'ouvrage, vendu à 100 millions d'exemplaires depuis sa création, et record mondial (2) : si Michael Schumacher ou Carl Lewis y figurent, ils n'en sont pas les véritables stars (il est d'ailleurs dommage que la dernière édition leur consacre autant de pages, ainsi qu'à tous les records de sportifs professionnels). Qu'on ait 7 ou 77 ans, c'est en effet ailleurs que le regard s'attarde. Sur Robert Oershing Wadlow, dont on ne se lasse pas de regarder la courbe de croissance : 1,65 m à 5 ans ; 2,10 m à 12 ans ; 2,72 m à 22 ans. Ou sur la langue de Stephen Taylor, longue de 9,4 cm. Une fois la fascination passée, il faut pourtant se résigner : ces records-là sont intouchables. Par flemme, pragmatisme ou manque de volonté, il faut aussi renoncer à dépasser les 7,51 m de longueur d'ongles, les 5,15 m de cheveux, les 635 kg de bedaine ; admettre que les chances d'être l'homme (ou la femme) qui éternue le plus vite au monde