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Libération

Avant-après, le ravalement de façade

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publié le 29 novembre 2004 à 3h12

Se montrer pleine page les cheveux gras, l'oeil terne et la peau grisâtre c'est merveilleux. A condition que, sur la page suivante, ces mêmes cheveux, oeil et peau brillent, pétillent, illuminent. Cette mise en scène s'appelle le «avant-après». Actuellement, l'un des joujoux chéris des magazines féminins. Sa règle du jeu, le mythe de Cendrillon : une girl next door se métamorphose d'un coup de baguette magique ­ comprendre coiffeur, maquilleur et styliste très hypes ­ en une woman next to Hollywood. Malgré des années de combat féministe, ce conte de fées remporte un grand succès auprès des femmes : «Tous les ans, nous préparons ce sujet car nos lectrices l'attendent avec impatience. Elles nous en parlent toute l'année via e-mail, courrier, téléphone, candidatures spontanées...», explique Monique Le Dolédec, rédactrice en chef adjointe beauté d'Elle. Magazine qui, dès 1946, a réveillé la Cendrillon, avant de la secouer tous les mois d'octobre, depuis huit ans. Et le phénomène à succès de s'être propagé en continu sur le site Elle.fr et chez les rivales comme Marie-Claire qui, depuis deux ans, présente cette histoire tous les mois en rubrique société, et non pas en beauté comme ses concurrentes. C'est dire le phénomène sociétal.

Mannequins d'un jour. En décembre 2003, pour fêter ses 30 ans, Cosmo n'a pas trouvé mieux que d'inviter six lectrices au ravalement. Environ 200 jeunes filles avaient répondu à l'appel. «C'est beaucoup, d'autant que la sélection se restreignait à des je