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Libération

Trente ans après, toujours autant d'avortements

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publié le 8 décembre 2004 à 3h23

Les sociologues estiment que «près de 40 % des femmes y auront recours dans leur vie» et que «toutes les catégories sociales sont concernées». Depuis trente ans, le nombre d'«interruptions volontaires de grossesse (IVG) est resté étonnamment stable», affirment les chercheurs de l'Institut national d'études démographiques (Ined). On compte 200 000 IVG annuelles environ, alors que les moyens de contraception se sont diversifiés et largement répandus. «La légalisation de l'avortement n'a pas eu d'impact démographique, précisent les chercheurs, depuis trente ans, le nombre d'enfants souhaité est resté inchangé et les femmes ont toujours autant d'enfants.» Et sont moins victimes de complications graves et de décès. «On compte moins d'un décès par an lié à la pratique d'un avortement en France (0,3 décès pour 100 000 IVG).» Dans la dernière livraison de sa publication Population et société, l'Ined explique «pourquoi le nombre d'avortement n'a pas baissé en France depuis trente ans» et décortique le phénomène.

Celles qui étaient sous contraceptif

Aujourd'hui, 82 % des femmes utilisent une méthode médicale de contraception (pilule ou stérilet). Conséquence directe : les grossesses accidentelles sont moins nombreuses. Vers 1975, 46 % des grossesses étaient «non prévues», elles sont 33 % aujourd'hui. Mais, «alors que quatre grossesses non prévues sur dix se terminaient par une IVG en 1975, c'est le cas de six sur dix aujourd'hui». En cas d'«accident», les femmes recourent donc plus à l'