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Libération

La rébellion antipub des boîtes aux lettres

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publié le 13 décembre 2004 à 3h27

Une étrange prière s'élève du parvis de l'église Saint-Gervais, au pied de la mairie de Paris. «Petit Papa Noël, quand tu descendras les poubelles, avec tes pubs par milliers, qui s'étalent parmi ton courrier... au milieu des prospectus, qui s'amassent de plus en plus, y a ma lettre que je t'ai envoyé, fais bien gaffe de pas la jeter !» Autour d'un énorme tas de papier, constitué de plusieurs tonnes de prospectus publicitaires, ils étaient, samedi, une petite centaine à entonner la complainte en tapant dans leurs mains pour lutter contre le froid. Des écologistes pour la plupart, réunis là, comme dans une vingtaine de villes de France, par des associations telles que le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid) ou la Brigade antipub, pour célébrer la journée nationale de déversement des prospectus publicitaires.

Chargés de sacs aux couleurs des grands magasins de Paris, un couple chic en manteau de fourrure observe le happening de loin. Choqué par ces écolos en furie ? «Non, ils ont raison, on n'en peut plus de ces pubs dans les boîtes aux lettres. C'est un tel gaspillage. On trouve ça plutôt sympa cette petite manifestation.» Que l'on soit sensible ou pas aux questions d'environnement, l'agression de la publicité est de plus en plus mal tolérée. Chaque année, 18 milliards d'imprimés publicitaires (830 000 tonnes de papier) et 1,8 milliard de journaux gratuits (160 000 tonnes) sont glissés dans les boîtes aux lettres, envahissant la sphère privée. Out