Il y a ceux qui vont enterrer grave l'année qui s'achève. Amoureux entre quatre yeux, entre potes, en boîte, en goguette. Les friqués qui s'offriront un réveillon au Carlton de Cannes pour 320 euros (seulement 160 pour les enfants) ou ceux qui vont faire flamber le chéquier pour l'inoubliable grand menu de la truffe chez Troisgros à Roanne (350 euros). Mais les autres ? Ces pages parlent d'eux. Ceux qui ne réveillonnent pas, ou peu ou maigre, parce qu'ils bossent. Ceux pour qui le dernier jour de l'année est un jour comme les autres. Ceux qui n'ont pas d'artiche et se contenteront d'un restauroute. Ceux qui sont sans un (sou) et en auront un (réveillon) tout de même servi par des bénévoles. Ceux qui sont enfermés parce qu'ils sont vieux, malades, détenus ou mal dans leur peau. Ou encore les modestes, qui réveillonnent dans le restau du quartier, les associatifs qui se démènent pour qu'on ne termine pas l'année en eau de boudin. Tour de France de ces réveillons qui ne manquent pas d'insondables flonflons.
Prisons et commissariats
Les détenus qui n'ont pas les moyens de cantiner (acheter des produits) ou qui n'ont pas reçu de colis devront se contenter d'un menu de réveillon pas trop folichon (et sans alcool).
Centre pénitentiaire de Bapaume (Pas-de-Calais)
Tomates du pêcheur
Pintade au raisin (ou feuilleté de saumon pour les végétariens)
Pommes «rösti», petits pois, carottes
Camembert
Forêt noire
Maison d'arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine)
Salade folle au surimi
Pièce de boeuf sauce Pér