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Libération

L'argentique, étalon-or de la photo

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publié le 6 janvier 2005 à 23h26

L'appareil photo, celui que vous comptez acheter, le voulez-vous en numérique ou en argentique (1) ? La plupart des amateurs optent pour l'appareil à pixels. Il s'en est vendu 2,7 millions en France en 2003, une extraordinaire progression de 145 % en un an, qui s'est confirmée en 2004. Dans le même temps, il ne s'est vendu que 900 000 appareils argentiques, un marché en baisse de 40 % en moyenne, tellement sinistré que le fabriquant de films Kodak n'investit déjà plus dans l'argentique et qu'Ilford est en dépôt de bilan.

Tant d'amateurs ont négocié la reprise de leur ancien 24 x 36 pour l'achat d'un numérique à la Fnac que le magasin a stoppé cette pratique et commencé à supprimer ses rayons «labo-photo». «A Paris, on ne trouve désormais de produits labo-photo que dans une dizaine de magasins spécialisés», explique un employé de Prophot. «Le marché de l'argentique s'est totalement effondré en deux ans, en chutant de 75 %», précise le directeur des laboratoires d'essai de la Fnac, Victor Jachimowicz.

Revente à un gogo. La «mort de l'argentique» suscite bien des réactions nostalgiques sur les forums spécialisés d'amateurs éclairés (2). Avant de sauter le pas vers le numérique, mettent en garde ces passionnés, mieux vaut savoir qu'à bien des égards rien ne remplace l'argentique. Si les publicités vantent les compacts numériques «haute définition» de 6 ou 8 millions de pixels à des prix tournant autour de 1 000 euros, il reste qu'un négatif classique renferme l'équivalent de 20 à