Et si, au lieu d'attendre l'ascenseur, c'était lui qui nous attendait ? Les utilisateurs ne supportant plus de poireauter, ne serait-ce que quelques minutes pour monter dans la cabine, les constructeurs ont développé depuis quelques années des systèmes «intelligents». Objectif : gérer les flux et réduire les temps d'attente, principalement dans les grandes tours de bureaux. Bien implantés en Asie, ces systèmes arrivent en France, notamment dans les grands immeubles de Paris-La Défense. Avec une logique de fluidité, de rapidité, de facilité qui contamine même ce type de transport vertical.
«Rationnelles». Le principal enjeu : les heures de pointe, ces quelques minutes au cours desquelles des centaines de travailleurs pressés arrivent simultanément. Calculant tout à la minute. Et peu disposés à supporter le moindre accroc. Ces pauses forcées devant l'ascenseur peuvent déclencher du simple agacement à l'hystérie. «Tous les matins, c'est la même histoire. Sur les quatre ascenseurs, tu en as toujours deux ou trois qui ne bougent pas, malgré les pressions frénétiques des étudiants sur les boutons d'appel, raconte Constance, étudiante à l'université Paris-Dauphine. Du coup, c'est la cohue et on a plus vite fait de monter les cinq étages à pied.» Et quand on travaille au 35e étage ? Eh bien, on prend son mal en patience. Mais déjà, on a perdu sa bonne humeur. Sans compter l'angoisse de la sociabilité forcée à l'intérieur de la cabine.
Pour diminuer toutes ces petites attentes, Schindl