Des bénitiers en laiton avec anse à 399 euros, des aubes blanches (36 % coton, 65 % polyester) à 63 euros, des parallélépipèdes de verre avec vierge en 3D incrustée à 15 euros, etc. La foi n'est pas seulement un mystère impénétrable. C'est aussi un marché qui s'expose et se vend. Cette dimension matérielle est l'un des desseins du salon Religio dont la neuvième édition s'est achevée lundi. Prêtres et «laïcs engagés», comme les baptisent les organisateurs, ont afflué par centaines pour faire leur marché, oublieux de l'avertissement du pape Pie XI qui s'inquiétait de voir «la divine mission de l'Eglise [...] douloureusement obscurcie par ce qui s'y mêle de trop humain». Du système de chauffage des églises au moteur linéaire adaptable sur cloches (tout en gardant la corde, patrimoine oblige), présenté comme «révolutionnaire» par le fondeur Mannias, jusqu'au tronc «sécurisé» (200 euros, avec griffes pour empêcher les pièces d'être remontées), on trouve effectivement de tout dans cette Samaritaine du religieux : un éden d'objets liturgiques se multipliant comme les pains de l'Evangile, et produisant fatalement un effet «marchands du temple».
Insolite. A côté des vitraux prisés par certains particuliers en quête d'insolite pour leur intérieur, on trouve cependant des créateurs d'art sacré. Comme Pierre-Paul Ambroselli, la cinquantaine longiligne, visage aussi buriné et torturé qu'une pierre de taille. Il ne sculpte que des croix, ambons (tribunes sur lesquelles on pose un livre) et