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Libération

Questions bateaux sur des vies au fil de l'eau

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publié le 1er février 2005 à 0h17

Gaston en était à son quatorzième déménagement. Expert en assurances, il était muté de ville en ville, obligé de repartir à peine les cartons défaits. «J'en ai eu assez. J'avais 38 ans, je voulais un chez moi. Avec ma femme, nos deux enfants, notre chien, notre chat, nous avons embarqué sur notre première péniche.» Vingt ans plus tard, Gaston partage son temps entre une maison en Bretagne et son «pied en mer», une pénichette amarrée à Asnières (banlieue parisienne). En égrenant pour les poissons un reste de couscous par le hublot, il explique ne plus pouvoir se passer de bateau.

Bernadette et Bruno, la cinquantaine, leurs deux enfants Juliette (18 ans) et Antoine (15 ans), sont tout aussi mordus. Depuis dix-neuf ans, ils habitent une jolie péniche qui, lorsqu'elle ne navigue pas, stationne en plein coeur de Paris, au pied du pont de Sully. Pour des soucis d'économie, Geneviève, 38 ans, et Stéphane, 34 ans, se sont installés plus en périphérie, à Athis-Mons (Essonne). Eux sont des novices : ils ont acheté leur péniche il y a à peine deux ans. Chacun à leur manière, ils répondent aux «questions bateaux». Celles que leur posent, plusieurs fois par jour, les «promeneurs des quais».

En hiver, c'est galère ?

On compte environ 1 000 bateaux-logements en France (sans inclure ceux des mariniers), qui abritent entre 4000 et 5000 habitants. La grande majorité est amarrée en région parisienne. Un environnement urbain, donc, ce qui n'empêche pas une vie au rythme des éléments. Chaque hiver