Menu
Libération
Interview

Guillaume Brossard, cofondateur du site Hoaxbuster

Article réservé aux abonnés
Des millions d'e-mails relatant de fausses informations se propagent sur le Net. Souvent alarmants, ce ne sont que des hoax, des canulars. Les derniers en date portent sur la Sécu, le permis de conduire ou le tsunami.
publié le 4 février 2005 à 0h22

A qui profitent les canulars lancés sur le Net ?

Le principe consiste à inciter les destinataires de messages bidons à les faire circuler. Leur créateur est souvent motivé par la malveillance et s'amuse à voir s'ils se propageront. Les hoax servent aussi à récupérer des adresses e-mail qui seront revendues à des spameurs : le type balance un hoax qui finit par lui revenir avec une liste de destinataires. Les fausses pétitions permettent aussi de créer des bases de données de personnes qui s'intéressent au même sujet : la femme afghane, le christianisme... Les rumeurs peuvent tourner à l'arnaque. Un e-mail indique qu'un site marchand a écrasé vos données. Il propose un lien pour les entrer à nouveau et vous redirige vers un site pastiche où vous donnez votre numéro de carte bancaire. C'est de l'escroquerie pure.

Comment la rumeur enfle-t-elle ?

Pour que les gens se l'approprient et la diffusent, le canular joue sur les émotions : l'humour, la peur, la compassion. Plus on est touché par le contenu du message, moins on a de sens critique. Comme l'e-mail est envoyé par une connaissance, ça crédibilise l'information. Après les alertes aux faux virus, il y a eu les variantes de messages de solidarité avec un enfant atteint d'une maladie rare. De vieilles rumeurs sont aussi remises au goût du Net. Comme cette alerte à l'arnaque au portable soi-disant lancée par le ministère de l'Intérieur : des escrocs vous téléphonent et demandent de composer un code, le 09# ou le 90#, qui permettrai