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Libération

L'école qui conjugue le jeu et le nous

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publié le 7 février 2005 à 0h24

Wattrelos (Nord), envoyée spéciale.

Traditionnellement, pour se détendre à l'école, il n'y a que la cour de récréation. C'est peu et pas toujours idéal, selon les principaux intéressés. Depuis 2002, l'académie du Nord mène une expérience dans les écoles de la région en les équipant de jouets et de jeux de société. «Les enfants ont le droit de jouer à l'école maternelle, et plus du tout à l'école primaire. Au prétexte qu'ils entrent à la grande école, tout devient plus sérieux», résume Ghislaine Ménard, chargée de mission à l'Education nationale. Mais ce constat tout simple en cache un autre : «Les élèves qui ne savent pas jouer ne comprennent pas les règles de la vie en société», explique-t-elle.

Hostilités. L'idée de mettre des jeux à disposition des élèves n'est pas née dans le Nord par hasard. «Nous sommes dans une région sinistrée par le chômage. Les gens ne voient pas dans l'école une planche de salut.» Entre les instits et les parents, les tensions sont nombreuses. Une mauvaise note, une appréciation peu flatteuse ou une punition peuvent déclencher les hostilités. «Ces parents éduquent parfois leurs enfants contre les règles de l'institution», souligne Myriam Bride, directrice de l'école Jean-Zay à Wattrelos, la première choisie pour tenter l'expérience. «En permettant aux enfants de se réconcilier avec l'école, qui devient un lieu d'apprentissage mais aussi de plaisir, on rééduque également les parents», soutient Ghislaine Ménard.

Au début, des parents ont fait les gros