La porte du magasin s'ouvre dans un délicat tintement. La cliente parle d'une voix douce, presque murmurée. «C'est pour mon fils. Il est très timide. Il cherche du travail mais il n'ose même pas aller aux rendez-vous.» La vendeuse tranche : «Ce qu'il vous faut, c'est "mélèze".» Un peu plus tard, entre une jeune femme à la démarche mal assurée. «J'ai essayé "charme" pour la confiance, "gentiane" pour la persévérance, mais je ne me sens toujours pas très bien...» La vendeuse suggère "noyer". A la boutique Fleurs, Essences et Harmonie, à Paris (1), on vend des fleurs de Bach. Mis à l'honneur au Salon du bien-être et de la médecine douce (2), ces «élixirs floraux» font partie des remèdes paramédicaux au succès grandissant. Plusieurs «laboratoires» les préparent, et certains avouent, du bout des lèvres, voir leur chiffre d'affaires croître de 15 à 20 % chaque année.
Recette. Présentés dans des petits flacons de verre vendus une dizaine d'euros, les «élixirs» auraient le pouvoir de «réharmoniser les émotions». «Ils redonnent envie à la personnalité de développer ses vertus», explique Pascal Fontaine-Vogel, expert ès élixirs à la boutique Fleurs, Essences et Harmonie. Sur le site fleursdevie.com, on trouve un mode d'emploi un brin plus concret. Pour lutter contre «l'abus d'alcool» par exemple, on propose l'aigremoine, qui procurerait «joie intérieure». Pour ceux qui ont du mal à accepter leurs responsabilités, on conseille le saule, qui «donne de l'assurance».
«Il n'y a aucune substa