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Libération

L'écologie six pieds sous terre

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publié le 12 février 2005 à 0h31

Bruxelles correspondance

C'est écolo, c'est beau, et ce n'est pas très cher. D'accord, il s'agit de cercueils... Mais ceux-là méritent le détour par Bruxelles, chez Arteus Europa, une petite entreprise à but non lucratif qui propose une manière différente d'approcher la mort.

Au lieu de payer les yeux de la tête un horrible cercueil en bois, lourd, anguleux, on peut choisir un sarcophage tout en rondeur et en couleur. Au lieu de sacrifier à chaque fois un arbre, on peut opter pour de la cellulose recyclée, bleu, orange, verte ou même dorée. Des motifs choisis par le client ou proposés par Arteus peuvent venir s'ajouter. Une révolution dans le monde funéraire.

Convictions. Les trois partenaires d'Arteus Europa se sont lancés dans l'aventure après avoir chacun perdu leur père. Une disparition qui les a beaucoup affectés. Sensibles au développement durable, défendant un autre rapport à la consommation, Pierre Sylvestre et ses deux alter ego ont alors appliqué leurs convictions au marché de la mort. D'une réflexion sur le rite funéraire où, aujourd'hui, tout est orienté vers la tristesse, la peur, le noir, ils sont passés à la mise en pratique : «On a voulu revoir les formes, les couleurs et surtout les matériaux.» Car l'objectif est d'abord écologique. «Il se vend 360 000 cercueils chaque jour dans le monde, affirme Pierre Sylvestre. Au final, ça fait beaucoup de forêts détruites, beaucoup de bois exotique, bien souvent illégal, sacrifié.» Le cercueil écologique, lui, est irréproc