On sait que l'on peut savourer une ville, son décor, ses rues, ses monuments. Voire la dévorer des yeux. De là à ingurgiter un ensemble urbain, il y a une marge. On connaît peu d'habitants «urbivores». Pourtant, pour Franck Reynier, maire (UMP, radical valoisien) de Montélimar, les villes et surtout les villes moyennes ont une saveur autant qu'une couleur. Il vient de décider de relancer la Fédération française des villes sucrées, opération de communication qui permettra à chaque site de s'identifier officiellement à une douceur. Tombé en déshérence il y a une dizaine d'années, le projet renaît de ses cendres, fort de l'adhésion d'une quinzaine de villes candidates. Pour compléter le réseau, il reste à convaincre une demi-douzaine de cités encore dans l'expectative. Comme dans toute sélection (il existe environ 120 villes à spécialités gourmandes), les conditions d'adhésion sont serrées comme le ruban d'un sachet de marrons glacés. Pas de gâteaux, ni biscuits ni farine ni madeleines mais exclusivement des spécialités dont le coeur de la composition est le sucre, le miel, le chocolat, la crème de marrons ou autres sirops et fruits confits.
«Ni lobby auprès des politiques car cela a une connotation péjorative, ni force économique, ni énième association de maire, cette fédération se veut la mise en commun de savoir-faire, c'est un affichage fondé sur une forme d'artisanat, c'est aussi un formidable quiz historique pour découvrir une culture générale de la France», explique-t-on